Jour 21 - Soir


J’ai fait 13 km aujourd’hui.  Mais je suis monté de 400 mètres.  Je suis parti à midi, après avoir changé ma chambre à air - sans pouvoir trouver la fuite sur l’autre.  Je pars généralement à 10 ou 11 heures, mais midi est aussi correct.  Je ne suis pas pressé.

J’ai mis 1h17 à faire ces 13 kilomètres.  Et ça descendait assez fort pour quelques kilomètres à un moment!

Je suis présentement dans la maison du camp scout d’un petit petit village, Tschamut, le dernier peuplement avant le col Oberalppass, 400 mètres plus haut.  Je m’étais arrêté pour dîner (bon, dîner tard mais c’était quand même ce que je considérais comme étant mon dîner) sur leur terrain car il y avait un banc sec.  Après un temps, lorsque j’ai eu fini de manger mon pain avec mon gruyère, 3 jeunes dames m’ont invité pour manger du gâteau et des biscuits, ce que j’ai accepté.  Je suis dans la Suisse italienne, ici, il semblerait.  En tout cas ils parlent tous italien.  J’ai passé par la Suisse romanche dans les derniers jours (où ils parlaient - et surtout écrivaient - ce qui me semble un mélange de français-espagnol-catalan-italien que je pouvais comprendre à l’écrit et deviner que ce n’était pas de l’allemand à l’oral).
Avec une de ces dames, ici, je parle en allemand, avec une autre en français, avec l’autre en espagnol et avec un des 2 jeunes hommes en anglais!  Ça devient assez mélangeant, mais on finit par se comprendre…

Et je suis reparti.  À ma surprise il était rendu 17h30.  C’était tard.  J’aurais voulu m’attaquer au dernier tronçon du col plus tôt, pour avoir le temps d’en profiter sans être pressé.  (De toute façon, c’est déjà assez dur de même!)
En regardant en l’air, regardant la lumière du Soleil qui disparaîtrait bientôt derrière les montagnes à franchir, regardant les nuages un peu gris, en inspirant l’air autour, quelque chose en moi, dans mon corps, me disait de ne pas partir pour monter le col tout de suite, que ce n’était pas le bon moment.  Demain, pas aujourd’hui.  J’ai tout de même avancé quelques centaines de mètres sur mon vélo avant de me décider à me fier à ce que je sentais et à rebrousser chemin.

Je suis retourné à la maison scoute demander s’il y avait un endroit où je pourrais planter ma tente aux alentours.  On m’a donné une chambre dans la maison.  Et le souper était à 19h30, qu’on m’a dit.
Ils semblent avoir une quelconque activité en ce moment, ils sont une douzaine de jeunes de 8 à 11 ans (des louveteaux, ou quelque chose comme des "lupettis" en italien), plus 6 animateurs plus vieux, mais tous plus jeunes que moi.  Celles qui m’ont accueilli sont au début de la vingtaine.  [Je viens d’apprendre qu’ils font un camp de 2 semaines ici.  Ils sont du sud de la Suisse.]
Je leur ai dit que j’ai été (que je suis - "Scout un jour, Scout toujours") scout et fut animateur scout au Québec.  Je n’avais pas la fleur de lys scoute cousue sur mes sacs, malheureusement (elle l’est sur mon autre maison, sur mon autre sac à dos, à côté du drapeau du Québec, évidemment).
Cela fait quelques fois que je me fais offrir l’hospitalité par des scouts au travers du monde.  En Inde, entre autres, près de Rishikesh/Haridwar, on m’avait invité à manger avec eux, à demeurer à leur camp pour la nuit et on m’avait fait passer en revue tout le camp et toutes les constructions des centaines de jeunes tous fiers de montrer leurs travaux à un Scout venant de l’autre bout du monde, me faisait sentir invité d’honneur.  C’est ça, l’hospitalité scoute.
D’un certain sens, je sais que je peux un peu compter là-dessus, où que je soie, si j’ai besoin d’aide.

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Ça brasse de l’énergie, un groupe d’une douzaine de jeunes comme ça!  Pffff….  J’ai beaucoup de respect pour ces animateurs, je ne sais pas si je serais capable de faire quelque chose du genre!  Juste le repas du souper m’a presque épuisé…

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