Jour 18 - Lunch au Liechtenstein


Je suis rendu au Liechtenstein.

Hier, après être parti très tôt le matin (mon toit est parti à 5h00 très précises, typiquement allemand), j’ai roulé, sous la pluie et sous la grosse pluie, vers le lac Constance (Bodensee).  Je me suis retrouvé en Autriche.  Je n’avais pas vraiment remarqué que je passerais en Autriche.

À 7h30 du matin j’avais déjà fait 30 km.  Je ne pouvais pas vraiment m’arrêter nulle part, il était beaucoup trop tôt, il pleuvait à verse en alternance avec il pleuvait ou avec il va pleuvoir et j’étais dans cette zone tiédasse où on est à peu près ni vraiment confortable ni vraiment inconfortable, mais si on s’arrête alors là on aura froid, on se rendra compte d’à quel point l’eau a pénétré partout où elle le pouvait et on deviendra inconfortable.  Parfois (souvent, même), on n’a pas vraiment le choix, il faut simplement continuer.  Si je m’arrête, je suis étranger dans ce monde froid et humide.  Sur mon vélo, en déplacement, je suis chez moi.
Et quelque chose d’autre pourra arriver, plus tard, en continuant d’avancer.

Mais j’avais confiance, je savais que je n’avais pas vraiment besoin de m’en faire, que quelque chose allait arriver (ou pas) et que je serais correct.

J’ai traversé en Suisse sans le vouloir, en essayant de suivre les directions de quelqu’un pour un café ayant un accès Internet.  Je ne retourne pas en arrière.  Pour moi, maintenant, ce qui est passé sur la route est passé, il y a tellement de choses en avant, alors je reviens très très rarement sur mes pas, peu en importe la raison.  (Et c’est quand même en Espagne, à plus de 1500 km en avant que je veux me rendre!)  J’avance, c’est tout.

Je donc longé le Rhin un temps du côté de la Suisse, avant de retraverser en Autriche.  Je n’avais pas encore terminé avec l’Autriche (et c’est moi cher dans la zone euro).

À 16h30, après 70 km et un nombre incroyable d’arrêts infructueux un peu partout pour trouver un accès Internet avec un bonne soupe chaude il faisait encore gris, c’était pluvieux, de bonnes averses arrivaient cycliquement pour retremper tout et je cherchais fortement un accès Internet pour trouver quelqu’un du Hospitality Club (http://www.hospitalityclub.org ) pour pouvoir m’héberger pour cette nuit.  Dormir sous la tente ne m’attirait pas particulièrement, j’aurais bien aimé pouvoir être un peu au sec et non à l’humidité.  En passant dans Feldkirch, un jeune homme à l’apparence bien sympathique, Tom, me salue, me dit quelque chose en allemand (évidemment) et m’invite à aller prendre un café chez lui.  Il avait aussi un accès Internet, et m’a offert l’hospitalité pour la nuit.
J’ai pu faire du lavage, me réchauffer, changer un pneu, sécher ma tente (la porte du camion de la veille devait rester ouverte, alors il pleuvait tout de même un peu sur moi) et dormir au sec.

Il y a des gens, comme cela, qui apparaissent juste quand on en a besoin.  J’en suis très reconnaissant…
 

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